Michel Drucker/Photo Guillaume Gaffiot.|

Michel Drucker prend de plus en plus plaisir à la scène, qui lui permet un contact très proche avec le public.

Vous venez jouer chez vos copains les Chevaliers du Fiel…

C’est deux gars que j’aime beaucoup. Je les ai connus il y a 30 ans, je les ai suivis pas à pas. Je suis très content de venir jouer dans leur théâtre.

Ça y est vous êtes passé de l’autre côté du miroir…

Oui maintenant je sais ce que je ferai quand j’arrêterai la télé ! J’ai déjà l’idée du prochain spectacle, dans trois ans. Celui-ci n’est pas la suite du premier, il est très différent. La tournée a bien démarré, les gens ont l’air heureux, ils rient beaucoup plus, ils sont émus. C’est exactement ce que je voulais.

Avec tous vos souvenirs, vous êtes occupé pour plusieurs décennies ?

Absolument (rires). Au début du spectacle, je dis : « alors le sujet qui fâche c’est la retraite ? ». Moi ça ne me concerne pas, c’est vous qui déciderez si je dois la prendre ou pas. Et j’ai fixé mon âge-pivot à 90 ans. Vous m’avez encore sur le dos un moment.

Se lancer sur scène, c’est pas évident…

C’est pas difficile, c’est l’Himalaya ! Etre seul en scène, c’est ce qu’il y a de plus dur. Je l’ai fait parce qu’avant de tirer ma révérence, je voulais savoir ce que ressentent ceux que je présente, moi, confortablement installé dans mon canapé.

Le théâtre a changé quelque chose en vous ?

Oh la la ! Moi qui suis si anxieux, je me sens beaucoup plus à l’aise. La scène m’apporte un sang-froid, une répartie, le sens de l’impro, et c’est bien utile à la télé. Et puis, beaucoup de ceux que je reçois me considèrent à présent comme faisant partie de la famille, ça me touche. Quand je me suis lancé là-dedans, à 72 ans, certains m’ont dit : « Tu vas te faire démolir ». Ça n’a pas été le cas, j’ai joué mon premier seul en scène 130 fois pendant deux ans.

Quel est le fil rouge de « De vous à moi » ?

La grande nouveauté, je la dois à une idée de mise en scène qu’a eue ma fille, Stéphanie Jarre. A dix reprises, nous sommes deux sur scène, moi, et le Drucker de 35 ans, qui me dit « raconte-moi… ». Ce n’est pas un hologramme. Quand il arrive, c’est bluffant, vous verrez…

Cela fait quoi de se trouver face à soi-même en plus jeune ?

Je me dis « mon Dieu, que le temps a passé… ». Et je suis encore là, le plus ancien de la télévision à être encore en activité, non seulement en France mais aussi à l’étranger. C’est miraculeux. Mais ce spectacle me permet de dédramatiser le temps qui passe.

Comment donnez-vous corps à vos souvenirs ?

Je m’appuie sur des documents sonores, des extraits de chansons, de films. Je raconte Coluche, Le Luron, Desproges, les Nuls, ces humoristes qui osaient faire, il y a 35 ans dans « Champs-Elysées », des choses inimaginables aujourd’hui à la télé. On entend Arletti, Jouvet, Gabin, Montand, De Funès, Bourvil, Delpech, Ferrat, Claude François, Gainsbourg, Aznavour, Johnny… Des artistes qui ont marqué la France. Je parle aussi de la politique, et de la violence, parfois, des médias.

Vous racontez qu’une admiratrice a débarqué chez vous ?

Oui, c’est arrivé. Une jeune fille s’est installée sur mon palier pendant plusieurs jours, entièrement nue, avec une guitare, des fleurs dans les cheveux et des bougies. Elle faisait des crises d’érotomanie aiguë ! Comment ça s’est terminé, vous le saurez en venant me voir.

Quel est le compliment qui vous fait le plus plaisir ?

Vous êtes bien comme on l’imaginait.

Vous aimeriez tourner au cinéma ?

On commence à m’en parler, pour des fictions télé. J’aimerais jouer un médecin ou un vétérinaire. En tout cas, quelque chose en rapport avec la santé.

Michel Drucker dans « De vous à moi » jeudi 23 et vendredi 24 janvier à la Comédie de Toulouse (16 rue Saint-Germier). Tel. 05 34 44 16 70. Tarifs 22 € (réduit) et 27 €.

« Seul avec vous » à la télé

Dimanche 2 février, pas de « Vivement Dimanche ». Drucker cède la place au XV de France. Mais la 3 lui consacre une après-midi en diffusant pour la première fois, à partir de 13 h 30, un enregistrement de son premier one-man-show, « Seul avec vous », puis, à 15 h 10, un documentaire, « Michel, seul avec vous ». Le réalisateur Richard Valverde a suivi Drucker pendant trois ans, chez lui en Provence quand il écrivait son spectacle, en répétition, en tournée… Comme un artiste débutant, il attend beaucoup de cette émission : « Beaucoup de gens ignorent encore que je me produis sur scène. Grâce à la télé j’espère toucher un plus large public ».
 
Sylvie Roux
 
 
 
 

 

 
 
 
 

 

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